Pourfendeur du néo-capitalisme, Pier Paolo Pasolini voit dans la culture de masse, et en premier lieu la télévision, la source de l’uniformisation du peuple et de son adhésion au fascisme de consommation. Le poète estime en effet qu’« il émane de la télévision quelque chose d’épouvantable » et qu’il existe « au tréfonds de ladite “télé”, quelque chose de semblable, précisément, à l’esprit de l’Inquisition » (“Contre la télévision”, mai 1966). Le court texte ci-dessous commente une enquête sur l’émission de variété de Rai Uno “Canzonissima” à l’occasion du début de la saison 1972-1973.
Déjà le titre est insupportablement crétin. Sa crétinerie est un chantage, parce qu’elle implique une sorte de complicité dans le mauvais goût, et parce qu’elle est imposée au nom d’un conformisme que la plus grande majorité accepte. Et ce que l’on peut dire du titre, on peut le dire également de toute l’émission. C’est un…
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